Le dernier rapport de Human Rights Watch sur l’Afghanistan montre que les actions des Talibans dans les écoles ont créé une atmosphère de peur et réduit la présence des élèves garçons.
Human Rights Watch a publié un rapport le mercredi 6 décembre, intitulé « L’impact des Talibans sur l’éducation des garçons en Afghanistan », qui indique que les politiques des Talibans en matière d’éducation ont entraîné une perte d’espoir pour l’avenir du pays.
Selon ce rapport, le licenciement des enseignantes, les punitions corporelles infligées aux élèves et les changements dans les programmes scolaires ont également conduit à l’échec des écoles pour garçons.
Human Rights Watch souligne que les restrictions imposées par les Talibans dans le secteur de l’éducation, en plus d’impacter les élèves filles, nuisent également aux élèves garçons.
Le rapport note qu’en raison de l’attention portée par la communauté internationale sur la fermeture des écoles pour filles en Afghanistan, les dommages subis par l’éducation des garçons ont été moins pris en compte.
Les responsables de Human Rights Watch ont aussi souligné que les Talibans infligent des dommages irréparables au système éducatif des garçons et des filles, ce qui entraîne une détérioration progressive de la qualité du système éducatif dans son ensemble.
Le rapport mentionne que Human Rights Watch a mené des entretiens avec 22 élèves garçons de la huitième à la douzième classe, ainsi qu’avec cinq parents de garçons dans les provinces de Kaboul, Balkh, Herat, Farah, Parwan, Bamiyan, Nangarhar et Daikundi.
Le licenciement des enseignantes est un autre sujet abordé dans ce rapport. Human Rights Watch met en lumière que le licenciement et l’élimination des enseignantes des écoles pour garçons ont obligé les élèves masculins à être enseignés par des enseignants masculins non qualifiés.
Un élève de terminale a raconté à l’organisation que sur 16 enseignants, 14 étaient des femmes ; mais après la prise de pouvoir par les Talibans, les enseignantes ont été licenciées et quatre autres enseignants ont fui de peur.
Il a aussi mentionné que les enseignants précédents étaient qualifiés, mais que les nouveaux enseignants, tous masculins, avaient auparavant enseigné dans les classes de quatrièmes et cinquièmes années.
Selon les élèves, les nouveaux enseignants talibans consacrent plus de temps à discuter de la victoire des Talibans sur l’Amérique et l’OTAN et sur des sujets religieux plutôt qu’à l’enseignement.
Le rapport évoque aussi les punitions corporelles infligées aux élèves garçons dans les écoles afghanes, précisant que les Talibans frappent les élèves pour des raisons telles que le style de coiffure, la manière de s’habiller et la possession d’un téléphone portable.
Il est également indiqué que dans certains cas, les enseignants talibans ont battu des élèves pour avoir de la musique sur leur téléphone.
Le rapport mentionne également que les élèves ont été battus et insultés par un enseignant pour ne pas avoir appris un poème en pachtou.
Human Rights Watch affirme que les punitions corporelles des élèves par les Talibans violent leurs droits humains et mettent en danger leur santé.
Une section du rapport indique que les restrictions des Talibans créent une atmosphère de peur parmi les élèves, rendant les classes de plus en plus vides chaque jour. Les élèves ont confié à Human Rights Watch que depuis la prise de pouvoir des Talibans, il est difficile de distinguer une école religieuse d’une école ordinaire.
L’organisation indique que les actions des Talibans, telles que la modification du programme scolaire, les punitions des élèves et le licenciement des enseignantes, ont poussé davantage d’élèves à quitter l’école.
Human Rights Watch insiste pour que les Talibans cessent de violer les droits des garçons à une éducation sûre et de qualité, en réembauchant des enseignantes et en réformant le programme scolaire, et en mettant fin à toutes les punitions corporelles des élèves.
L’organisation appelle également les pays et les agences des Nations Unies concernés à exhorter les Talibans à lever l’interdiction de l’éducation des filles et à cesser de violer les droits des garçons à accéder à une éducation de qualité.
Les Talibans n’ont pas encore répondu au nouveau rapport de Human Rights Watch.