Selon les dernières statistiques, lors de l’explosion survenue mardi 7 novembre à Dasht-e Barchi dans la ville de Kaboul, 8 civils ont été tués et 38 autres blessés. Cette explosion s’est produite aux alentours de 18h30 hier, dans le cartier de Goulaey Mahtab-Qala, Dasht-e Barchi, qui relève du treizième district de sécurité de la ville de Kaboul.
D’après les témoins oculaires, un minibus de type Coaster a été ciblé par l’explosion, faisant uniquement des victimes civiles.
Peu après l’explosion, le groupe État Islamique a revendiqué la responsabilité de cet acte à travers un communiqué. L’EI a déclaré avoir ciblé un véhicule transportant des chiites.
L’explosion de la veille a suscité de vives réactions. Nombreux sont ceux qui croient que l’EI, en complicité avec les Talibans, organise de telles attaques contre les chiites dans l’ouest de Kaboul.
Le Front de la Liberté d’Afghanistan affirme que la fréquence des attaques dans l’ouest de Kaboul indique que les Talibans ne souhaitent pas assurer la sécurité des zones vulnérables, en raison de préjugés ethniques et religieux.
Le communiqué déclare : “Le Front de la Liberté d’Afghanistan réaffirme sa position constante, basée sur des informations fiables, que les attaques ciblées contre la communauté Hazara et chiite d’Afghanistan sont menées en collaboration étroite avec certains cercles au sein des Talibans.”
Le Front de la Liberté insiste sur le fait que la lutte des Talibans contre l’EI est une manœuvre de propagande et factice, destinée à tromper la communauté internationale pour obtenir des aides financières. “Les Talibans eux-mêmes pratiquent largement l’assassinat et la répression des anciens militaires et civils sous couvert de lutte contre des mouvements de résistance armée.”
Cette organisation affirme en outre que les principaux cercles liés à l’EI se trouvent sous le parapluie protecteur du réseau Haqqani et coordonnent avec les Talibans pour perpétrer le massacre des Hazaras et des chiites.
De même, Atta Mohammad Noor, chef exécutif du parti Jamiat-e-Islami d’Afghanistan, déclare que l’explosion du hier soir est la continuation des actions des groupes terroristes soutenus par les Talibans.
M. Noor indique : “Les Talibans abritent et soutiennent pratiquement vingt-deux groupes terroristes, et ont de fait transformé l’Afghanistan en un sanctuaire sûr pour le terrorisme, constituant une menace pour la sécurité mondiale.”
Il appelle la communauté internationale à reconnaître le génocide des Hazaras et à chercher des solutions pour y mettre fin.
Mohammad Mohaqiq, dirigeant du parti de l’Unité Islamique du Peuple d’Afghanistan, a également réagi à l’attaque survenue à l’ouest de Kaboul. M. Mohaqiq a affirmé que les victimes de l’attaque étaient des civils innocents, tués uniquement en raison de leurs croyances religieuses et de leur appartenance ethnique hazara.
Il attribue la continuation des attaques contre les Hazaras à la politique discriminatoire des Talibans.
Dans le même temps, des membres d’organisations civiles et des droits humains afghans à Téhéran ont qualifié l’attaque à l’ouest de Kaboul de génocide et d’élimination ciblée d’une ethnie particulière.
Ils soulignent que les Talibans facilitent les attaques des groupes terroristes contre les Hazaras ; certains membres des Talibans considérant que tuer des Hazaras est acceptable.
Richard Bennett, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains en Afghanistan, a exigé une enquête transparente pour identifier les responsables de l’explosion meurtrière à l’ouest de Kaboul et pour qu’ils soient tenus responsables.
Ceci constitue la troisième attaque sanglante contre les chiites en moins d’un mois. Auparavant, une explosion dans une club de sport « Box-Melat » à Dasht-e Barchi avait fait six morts et onze blessés.
En outre, une mosquée chiite dans la province de Baghlan a été la cible d’un attentat meurtrier, faisant 30 morts et 40 blessés. L’État Islamique a également revendiqué la responsabilité de ces deux attaques.