Dans le contexte où l’arrestation et l’expulsion des migrants afghans depuis le Pakistan s’intensifient, des voix s’élèvent parmi les militaires du gouvernement déchu afghan réfugiés dans ce pays. Ils craignent que, parmi les personnes renvoyées, figurent aussi d’anciens militaires, faisant face ainsi à un danger de mort imminent s’ils sont contraints de retourner en Afghanistan.
Un représentant du comité de soutien aux anciens militaires a confié à la chaîne de télévision Bina que ces derniers aspirent à rejoindre un pays sûr, mettant en garde contre les risques sécuritaires accrus en cas de retour forcé en Afghanistan.
Il a également souligné que la menace d’expulsion ne pèse pas uniquement au Pakistan. En effet, l’Iran a également procédé récemment à des renvois de militaires afghans.
Le comité déplore un manque d’attention de la part des organisations et institutions de droits humains malgré les appels et manifestations. Les anciens militaires se trouvent ainsi dans une situation précaire, susceptibles d’être expulsés de force du Pakistan et renvoyés vers un avenir incertain en Afghanistan.
L’expression de cette inquiétude survient alors que les Talibans ont, malgré une annonce d’amnistie générale, procédé à l’arrestation, la torture et l’exécution de dizaines d’anciens militaires ces deux dernières années.
Le bureau de l’ONU en Afghanistan, UNAMA, a rapporté que depuis août 2021 jusqu’à juin 2023, les Talibans ont commis environ 800 actes de violence contre les militaires et civils de l’ancien gouvernement, incluant des assassinats extrajudiciaires, des disparitions forcées, des détentions arbitraires, des actes de torture, ainsi que des menaces et des actes d’intimidation.
Les responsables du Front de la liberté ont quant à eux révélé à Bina que les Talibans ont tué 738 anciens militaires dans les seules provinces de Nangarhar, Laghman et Kunar au cours des deux dernières années.
En outre, il a été signalé que depuis le retour au pouvoir des Talibans, plus de 500 personnes ont été tuées dans la province de Panjshir, les districts d’Andarab et de Khost dans la province de Baghlan, ainsi que dans la province de Badakhshan. Certaines de ces victimes ont été tuées au combat, d’autres après s’être rendues, et beaucoup ont été exécutées sans motif par les Talibans.