Plusieurs jeunes activistes afghanes ont envoyé une lettre à l’Organisation des Nations Unies, réclamant la libération immédiate des femmes manifestantes et des activistes politiques et civils détenus dans les prisons des Talibans, et ont souligné que ce groupe devait mettre fin à ses arrestations arbitraires.
Dans cette lettre, envoyée le jeudi 7 décembre, il est exprimé que l’ONU ne devrait pas, en soutenant les Talibans et en ignorant leurs crimes, anéantir les valeurs humaines, les droits de l’homme, la liberté d’expression, et la crédibilité des conventions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
La lettre stipule : ‘Vous êtes parfaitement informés de la situation critique des droits de l’homme en Afghanistan, notamment en ce qui concerne les femmes. Les Talibans ont kidnappé Julia Parsi, Neda Parvani, Parisa Azada, Manija Sadighi et Rasoul Parsi pour avoir revendiqué la liberté d’expression et l’égalité, et les retiennent actuellement dans des conditions difficiles, tant sur le plan psychologique que physique, dans leurs prisons.’
Les jeunes activistes afghanes affirment que les familles des femmes manifestantes n’ont aucune information sur leur destin ni sur ce qui pourrait leur arriver.
Dans leur lettre, elles expriment leur préoccupation face à la poursuite des arrestations arbitraires par les Talibans. ‘Des dizaines de militants civils et d’anciens employés gouvernementaux, tels qu’Alia Azizi, directrice de la prison pour femmes de Herat, et de nombreuses femmes militaires, ont été arrêtées et sont portées disparues depuis deux ans par les Talibans.’
Elles exhortent l’ONU à exercer des pressions diplomatiques sur les Talibans et à porter attention aux revendications humanitaires des femmes afghanes.
La lettre souligne que les militants politiques et civils, ainsi que les femmes manifestantes, doivent être libérés des prisons talibanes et que ce groupe doit cesser les arrestations arbitraires.
Elles demandent également la reconnaissance de l’apartheid sexuel en Afghanistan et des mesures légales contre ses auteurs.
La lettre demande en outre la réouverture des écoles pour filles selon un programme établi sous la supervision d’organisations civiles internationales défendant la liberté.
Parmi les autres demandes de ces jeunes filles figurent la fermeture du bureau politique des Talibans à Doha, l’interdiction de voyager pour les dirigeants talibans, la non-reconnaissance des Talibans et la poursuite en justice de leurs dirigeants, dont Sirajuddin Haqqani, pour crimes contre l’humanité commis au cours des 20 dernières années.
Cela survient alors que, suite à la publication de rapports sur la situation critique de deux femmes activistes afghanes dans les prisons talibanes, l’UNAMA, le Bureau des Nations Unies en Afghanistan, a également exprimé ses inquiétudes.
L’UNAMA a déclaré sur sa page Facebook, le jeudi 7 décembre, qu’elle était extrêmement préoccupée par les détentions prolongées et arbitraires de femmes manifestantes par les Talibans.
L’organisation a souligné ses vives inquiétudes quant aux effets de ces détentions prolongées et arbitraires.
L’agence a demandé au groupe taliban de respecter les droits des prisonnières à des soins de santé adéquats, à des visites familiales et à une représentation légale.
Le Bureau des Nations Unies en Afghanistan a insisté sur le fait que la liberté d’opinion et d’expression doit être respectée conformément aux engagements internationaux en matière de droits de l’homme.