Human Rights Watch, s’appuyant sur les déclarations de femmes migrantes afghanes, a récemment rapporté que la police pakistanaise a harcelé et agressé sexuellement plusieurs de ces femmes et filles migrantes.
Human Rights Watch a révélé dans un rapport récent, publié le mardi 28 novembre, basé sur les témoignages de femmes migrantes afghanes, que la police pakistanaise aurait commis des actes de harcèlement et d’agressions sexuelles à leur encontre. Ce rapport indique que ces femmes ont été confrontées à des menaces de viol et d’autres formes de violence de la part des autorités pakistanaises.
Le rapport documente des incursions nocturnes de la police dans les foyers des migrants afghans, caractérisées par des violences, des menaces et des arrestations arbitraires. Il accuse les autorités pakistanaises, y compris la police, de perpétrer ces exactions dans le but de forcer les migrants afghans à retourner dans leur pays d’origine.
Le rapport de Human Rights Watch met également en lumière la saisie des biens et du bétail des migrants par la police, ainsi que la destruction de leurs habitations. Elaine Pearson, la directrice pour l’Asie de l’organisation, accentue le fait que les autorités pakistanaises ont créé un climat de contrainte, poussant les Afghans à retourner dans des conditions dangereuses en Afghanistan.
Selon le rapport, la police pakistanaise demande des pots-de-vin aux migrants afghans, confisque leurs biens, y compris des bijoux et du bétail, et détruit leurs maisons avec des bulldozers. Le rapport souligne aussi que la plupart des migrants afghans, ne pouvant transporter que 50 000 roupies pakistanaises (environ 175 dollars) lors de leur retour en Afghanistan, se retrouvent dans une situation de grande précarité.
Face à cette situation, Elaine Pearson appelle les autorités pakistanaises à mettre un terme immédiat à ces abus et à offrir protection aux citoyens afghans menacés d’expulsion.
Human Rights Watch exhorte également le gouvernement pakistanais à cesser les violations et les menaces d’expulsion par la police, et à collaborer avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés afin de reprendre l’enregistrement des réfugiés afghans.
Ces révélations interviennent dans un contexte où le Pakistan envisage l’expulsion d’environ 1,7 million de migrants afghans en situation irrégulière. Par ailleurs, l’Iran a également récemment procédé à l’expulsion de nombreux migrants vers l’Afghanistan.
Ahmad Vahidi, le ministre de l’Intérieur iranien, a déclaré le mercredi 29 novembre que le groupe Taliban devrait faciliter le retour des migrants en Afghanistan. Actuellement, d’après les estimations, au moins 5 millions de migrants afghans résident en Iran.