Mohammad Mohaqiq, leader du Parti de l’Unité Islamique du Peuple Afghan, souligne que le groupe Taliban fait partie du puzzle de la guerre des civilisations menée par les États-Unis contre quatre civilisations de l’Est.
Lors d’une conférence intitulée « L’Afghanistan entre le passé et l’avenir », tenue à Moscou le jeudi 23 novembre, M. Mohaqiq a exprimé que les États-Unis mènent une guerre contre la Russie, la Chine et l’Inde, qui sont toutes voisines de l’Afghanistan.
Il a souligné que, comme il y a 30 ans, le retour au pouvoir des Talibans s’est fait en coordination avec les États-Unis.
M. Mohaqiq a avancé que les opérations des Talibans sont même surveillées par des agents de renseignement américains depuis l’hôtel Serena à Kaboul.
Ceci intervient alors qu’il est largement admis que le retour au pouvoir des Talibans est le résultat de l’accord de Doha avec les États-Unis.
Dans une autre partie de son allocution, Mohammad Mohaqiq a critiqué le traitement des Hazaras par les Talibans, affirmant que la situation des Chiites et des Hazaras en Afghanistan est beaucoup plus critique que celle des autres groupes ethniques.
Mohammad Mohaqiq a souligné que les Hazaras subissent à la fois des discriminations ethniques et religieuses. Les talibans ont même déclaré la confession jaafarite, qui représente 25 % de la population afghane, comme non officielle, privant ainsi les Hazaras de leurs droits ethniques.
Il a noté que, alors que les Hazaras avaient droit à 25 % de représentation dans le gouvernement républicain, ils n’ont actuellement aucun ministre dans le cabinet des Talibans.
Les attentats contre les Hazaras, les saisies de terres, les déplacements forcés, les impôts oppressifs et la confiscation des armes sont d’autres exemples cités par M. Mohaqiq, qui accuse les Talibans de tenter ouvertement une épuration ethnique.
Le leader du Parti de l’Unité Islamique du Peuple Afghan a également dénoncé l’apartheid de genre en Afghanistan, où les talibans ont privé les femmes du droit à l’éducation et à l’emploi, les réduisant à des biens et des possessions des hommes et transformant ainsi les femmes en esclaves emprisonnées.
Il a conclu en appelant les pays du monde à cesser toute interaction positive avec les Talibans, arguant que cela entraînera de graves problèmes dans les années à venir.
La conférence à Moscou a été organisée par l’Institut “Un Monde Juste”, avec le soutien du Parti de la Justice du Parlement de la Fédération de Russie et de l’Académie des Sciences de Russie. Ahmad Massoud, le leader du Front National de Résistance d’Afghanistan, était également présent.