Près de dix heures après la mort de Khalil Haqqani, ministre des Réfugiés et des Rapatriés des talibans, ainsi que de plusieurs de ses collaborateurs dans une explosion survenue dans l’enceinte du ministère à Kaboul, l’État islamique a revendiqué cette attaque.
La branche Khorasan de l’État islamique a publié un communiqué dans la soirée du mercredi 11 décembre, affirmant que l’attentat avait été perpétré par un de ses membres.
Les talibans avaient déjà publié un communiqué confirmant la mort de Khalil Haqqani et désignant l’État islamique comme responsable de l’attaque.
Dans des images issues des caméras de surveillance du ministère des Réfugiés des talibans, on aperçoit un individu de grande taille, apparemment blessé à la main, pénétrer dans l’enceinte du ministère.
Sur une autre image, la même personne, avec une main bandée, est visible dans la mosquée située dans l’enceinte du ministère.
Des sources au sein du ministère des Réfugiés et des Rapatriés des talibans ont indiqué que l’assaillant, affilié à l’État islamique, avait prétendu avoir une main blessée nécessitant des broches chirurgicales. Cette excuse lui aurait permis de passer les dispositifs de contrôle (scanner) sans être détecté.
Cependant, cette attaque contre un membre du cabinet taliban n’a pas laissé la communauté internationale indifférente.
Le ministère des Affaires étrangères du Pakistan, le mouvement des talibans pakistanais, ainsi que les gouvernements d’Iran, du Qatar, de la Turquie, de l’Arabie saoudite et l’Union européenne ont réagi à cet incident. Ces pays ont condamné l’attaque contre Khalil Haqqani dans des déclarations officielles.
Sur les réseaux sociaux, les réactions des internautes se divisent en deux camps.
D’un côté, les partisans des talibans cherchent à présenter la mort de Khalil Haqqani comme un martyr dans le cadre d’une vaste campagne de propagande.
De l’autre, les critiques des talibans accusent ce groupe d’être indirectement responsable de l’attaque. Selon eux, les talibans, qui ont pendant des années formé et utilisé des kamikazes pour mener des attaques sanglantes, sont désormais victimes des pratiques qu’ils ont eux-mêmes initiées.