Reza Jafari, président de l’organisation Afghan Peace Dialogue, a déclaré que l’Occident a oublié les engagements en matière de droits humains qu’il avait pris en Afghanistan au cours des vingt années de sa présence dans le pays.
M. Jafari a fait cette déclaration lors d’un colloque sur la défense des droits humains, tenu mardi soir 10 décembre à l’Académie de géopolitique de Paris.
Le président de Afghan Peace Dialogue a affirmé que la situation actuelle en Afghanistan, ces trois dernières années, a affaibli la crédibilité des puissances occidentales qui se considèrent comme les défenseurs des droits humains.
Jafari a déclaré : « Les femmes en Afghanistan ont été oubliées, et pendant plus de vingt ans, l’Occident a utilisé les droits des femmes afghanes comme une vitrine politique. Pendant deux décennies, l’Occident a promis aux femmes afghanes liberté, éducation et bien d’autres choses. Ces promesses se sont effondrées en août 2021 à l’aéroport de Kaboul, lorsque les talibans ont crié sur les femmes terrifiées. »
Lors de son discours, Reza Jafari a évoqué les luttes des femmes afghanes pour leurs droits, notamment celles de figures comme Parwana Ibrahimkhail, Parisa Azada, Moneza Siddiqi, et des centaines d’autres femmes qui, à mains nues, ont résisté aux restrictions répressives des talibans.
Il a souligné que pour faire face à la situation actuelle, des actions concrètes sont nécessaires, au-delà de simples discours.
Dans son discours, Jafari a déclaré : « Les exécutions publiques, les châtiments corporels comme la lapidation, la répression de la liberté d’expression avec des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et des actes de torture, ainsi que la suppression des voix dissidentes par les talibans, nécessitent bien plus qu’un changement de rhétorique. Cela demande des mesures fondamentales et inclusives. »
M. Jafari a prononcé ce discours à l’Académie de géopolitique de Paris lors de ce colloque, alors qu’il dirige une organisation nommée Afghan Peace Dialogue. Il affirme croire en la négociation et le dialogue plutôt qu’en la lutte violente.